Réunion publique digue du 29 août 2018
Le 7 septembre 2018
Le mercredi 29 août s’est tenue la troisième réunion publique de concertation sur le projet de réhabilitation du perré de Merlimont. Cliquez pour télécharger le diaporama
NB : la date du 26 octobre pour la prochaine réunion publique est susceptible d’être modifiée
Madame le Maire a introduit la réunion en rappelant le contexte et le calendrier de préparation du projet, ainsi que les enjeux touristiques pour la commune. Elle a ensuite laissé la parole à Guillaume Ghesquière, ingénieur au cabinet d’études ARTELIA, pour présenter les 4 scénarios envisagés pour la reconstruction du perré.
Le choix du matériau de reconstruction s’est porté sur de l’enrochement en pente qui absorbe davantage la houle. Le futur perré pourra résister à une houle allant jusqu’à 3 mètres, en tenant compte d’un rehaussement de la plage.
Un rechargement massif de sable d’environ 320 00 m3 est préconisé, auquel il faudra ajouter des aménagements complémentaires afin de le préserver de l’érosion naturelle, tels que des ganivelles ou plantations végétales au niveau des dunes et sur la plage des épis transversaux. Le sable serait prélevé dans une zone identifiée à 6 kilomètres au large.
En complément de l’enrochement et du rechargement, M. Ghesquière a présenté 4 scénarios d’aménagement de la plage :
1 A – Rechargement en sable sur environ 1.6 kilomètres du Nord au Sud. Deux épis transversaux en bois de 200 mètres de long aux extrémités du front de mer, 3 épis en bois de 35 mètres au centre et 6 de 40 mètres aux extrémités (3 au nord et 3 au sud). Des plantations végétales seront intégrées aux pieds des dunes, au Nord et au Sud du front de Mer.
1 B – Idem avec les épis de 200 mètres en enrochement
2 A – Rechargement en sable sur environ 1 kilomètre du nord au sud. Deux épis transversaux en bois de 200 mètres de long aux extrémités du front de mer, 3 épis en bois de 40 mètres aux extrémités en dehors de la zone de rechargement. Des plantations végétales seront intégrées aux pieds des dunes, au Nord et au Sud du front de Mer, dans la zone de rechargement.
2 B – Idem avec les épis de 200 mètres en enrochement
3 A – – Rechargement en sable sur environ 1.6 kilomètres du nord au Sud. Trois épis transversaux en bois de 160 mètres de long aux extrémités et au centre du front de mer, 6 épis en bois de 40 mètres aux extrémités (3 au nord et 3 au sud). Des plantations végétales seront intégrées aux pieds des dunes, au Nord et au Sud du front de Mer.
3 B – Idem avec les épis de 160 mètres en enrochement
4 A – Rechargement en sable sur environ 1.6 kilomètres du nord au sud et mise en place de plantations végétales aux pieds des dunes et aux pieds des enrochements. Implantation de 6 casiers de ganivelles le long du perré. Pas d’épis transversaux.
4 B – Rechargement en sable plus important
Tous conservent le système éco-plage dont l’efficacité sera accrue du fait du rechargement massif en sable de la plage.
Le quatrième scénario nécessiterait un entretien plus important car il serait davantage attaqué par les éventuelles tempêtes hivernales du fait de ne pas avoir de dispositifs transversaux qui retiennent le sable.
Grâce aux trois « wave caméra » installées en mars 2018 au-dessus du poste de secours, M. Ghesquière et son équipe étudient les mouvements de la mer, du sable et des fonds marins. Grâce à ces données, les ingénieurs d’ARTELIA vont modéliser les conditions naturelles de la plage de Merlimont et tester les différents scénarios.
Le choix devra ensuite se porter sur un scénario en fonction des contraintes environnementales et économiques.
Avec les données déjà recueillies, les ingénieurs ont effectué des modélisations numériques des fonds marins en fonction des différents scénarios et du volume de rechargement en sable.
Quelques questions du public :
Des épis en bois ou en enrochement, lequel semble le mieux adapté ?
Réponse : le bois, la durée de vie est plus longue (exemple à Berck depuis 20 ans ils n’ont pas bougé) et la mise en place est moins coûteuse.
Pourquoi avoir retiré les épis existants qui auraient pu contribuer à conserver le sable sur la plage ?
Réponse : Ils étaient devenus dangereux à cause de leur vétusté. Les élus communautaires de l’époque (c’était la CCMTO qui exerçait la compétence de défense contre ma mer) ont fait un choix avec la mise en place d’éco-plage qui avait fait ses preuves ailleurs. En décembre 2013, la tempête Xaver fragilisant le perré a eu lieu avant le retrait des épis et le niveau de la plage s’est fortement abaissé. Puis, suite au retrait des épis rocheux, des tempêtes hivernales (Nanette 2016 et Eleanor 2018) se sont enchaînées et ont empêché l’efficacité optimale du système éco-plage. Il est maintenant primordial de se tourner vers l’avenir de la station.
Faut-il conserver l’éco-plage ?
Réponse : OUI. Même s’il a été endommagé, il fonctionne toujours.
Anthony Boyer, architecte urbaniste au cabinet d’études KVDS a ensuite pris la parole pour présenter un projet de digue promenade en fonction des remarques émises par les riverains, les commerçants et les usagers du club nautique lors de la réunion de juin 2018. C’est-à-dire :
- La circulation et le stationnement : une priorité aux piétons et aux cyclistes, du stationnement pour les riverains, mise en place d’un parking en retrait pour minimiser l’empreinte des stationnements sur le front de mer, mettre toutes les rues en sens unique pour créer du stationnement dans la station.
- L’accessibilité : améliorer l’accessibilité à la plage et les parcours des piétons à marée haute
- Les espaces publics : conserver une harmonie avec l’existant au nord, prolonger l’aménagement de la digue au-dessus de la Mangrove, créer des belvédères, des espaces ludiques et touristiques praticables en marée haute (patios), améliorer l‘attractivité (bars de plage, terrasses, club enfants…), valoriser le club nautique.
Une remise à niveau de la ligne de crête est préconisée pour aligner la digue du nord au sud et ainsi gagner des espaces à aménager pour l’attractivité de la plage. Le projet tel qu’il a été présenté connaîtra des modifications, notamment en fonction des contraintes budgétaires. Toutefois, l’harmonie avec la digue promenade existante au nord sera primordiale.
Au Nord de la digue, les déplacements cyclables et les stationnements seraient revus afin d’améliorer la sécurité. La piste cyclable serait intégrée entre la promenade et les stationnements et se poursuivrait ainsi jusqu’au sud. L’escalier d’accès à la plage, actuellement condamné, serait remis en état et élargi.
Il est envisagé également de remplacer/déplacer les sanitaires existants pour les implanter en retrait de la promenade évitant ainsi l’obstacle qu’ils provoquent actuellement. Dans l’idéal ils pourraient être implantés dans l’alignement des emprises de stationnement le long du boulevard de la manche.
Aussi pour ce premier secteur, l’éclairage public pourrait faire l’objet de proposition pour une harmonisation, une hiérarchisation des espaces publics et pour en limiter son impact physique et visuel.
Au centre, le poste de secours serait déplacé dans le but de dégager la vue sur la mer en venant de l’avenue de la plage pour laisser apparaître un grand escalier central menant sur la plage. La suppression du poste de secours permettait également de minimiser les différences de niveau entre l’avenue de la manche et la terrasse de la mangrove, améliorant ainsi l’accessibilité et réduisant l’emprise des emmarchements. La structure bois existante au nord serait prolongée avec une toiture supplémentaire au-dessus de la Mangrove afin d’assurer la continuité de la promenade. Un espace public par l’intermédiaire d’une placette centrale au niveau de l’actuel poste de secours serait matérialisé.
Le poste de secours serait implanté au niveau de l’avenue d’Artois avec un accès en pente pour la descente du matériel de secours sur la plage et un accès par des escaliers.
A la suite, au fur et à mesure que les emprises s’élargissent, une série de « patio » organisent l’espace public. Tantôt jardins, tantôt plages hautes, ces lieux matérialisés seraient autant d’espaces ludiques propices au développement de l’activité et de l’attractivité du front de mer.
Enfin, à l’extrémité sud sur la dernière partie menant au club nautique, la voirie serait redressée, reculée pour conserver son alignement avec le front bâti. Le double sens de circulation serait nécessairement maintenu et une aire de stationnement matérialisée. En complémentarité avec le club nautique, les deux patios qui l’accompagnent pourraient permettre des aménagements d’espaces publics (bar de plage, club enfants…). L’accès à la plage existant pour les usagers du club nautique serait conservé et amélioré. Un accès adapté à tous pourrait également y être intégré (en fonction du coût).
Quelques questions du public :
La Mangrove pourrait-elle être déplacée ?
Réponse : NON, si nous supprimons le bâtiment existant, nous renonçons à notre seul restaurant en front de mer. Nous n’aurons pas l’autorisation d’en construire un nouveau. Cet établissement est un atout pour l’attractivité de la plage, il faut le conserver.
Y aura-t-il un véritable accès pour les personnes à mobilité réduite ?
Réponse : OUI il y aura un accès en pente. Le problème est qu’en fonction de la distance entre le haut de la digue et la plage, avec les normes d’inclinaison maximales de 4%, la rampe PMR devrait mesurer plusieurs centaines de mètres. Nous réfléchissons toujours à un accès en fonction des contraintes légales et budgétaires.
L’escalier Nord sera-t-il réouvert prochainement ?
Réponse : NON, car c’est une question de sécurité, les fondations ont disparu et le centre de l’escalier est creux, il peut s’effondrer à tout moment. Il n’est pas question d’engager des dépenses pour le sécuriser à moins de 2 ans d’un chantier colossal pour le front de mer.
Est-il possible d’aménager la descente par la dune au nord ?
Réponse : NON car c’est une zone naturelle protégée normalement interdite au public, que le conservatoire du littoral et son gestionnaire de site Eden 62 nous autorisent à utiliser de façon provisoire, le temps que les travaux de requalification du front de mer permettent d’ouvrir à nouveau l’accès nord.
Ces différents scénarios doivent encore faire l’objet d’arbitrages par les élus communautaires et les élus locaux prenant en considération les contraintes techniques et budgétaires.